Jennyfer Mourroux

Canada

Oct 2022

Je n’avais pas vraiment défini quoi que ce soit comme itinéraire. J’aime laisser vivre l’énergie du moment, alors je me suis laissée porter.

Au mois de septembre 2022, j’ai mis en place une cagnotte Leetchi.
De nombreuses personnes ont soutenu mon projet de voyage photo au Canada et m’ont permis de le réaliser.

Pourquoi cette destination ? Je voulais partir à la rencontre de l’inconnu et de cette culture qui m’appelaient depuis longtemps.

J’ai attéri à Montréal, ville pour laquelle jai eu un véritable coup de cœur.
Ce qui interpelle immédiatement, ce sont ces paysages urbains qui mêlent bâtisses colossales et petites maisons pavillonnaires.

Il était tard et tout juste arrivée, un passant ma accompagnée jusqu’à mon auberge. Ce début paraissant anecdotique résume pourtant bien la suite de mon voyage.
De la bienveillance et des échanges avec beaucoup de respect.
Ce n’est pas une légende, les gens là-bas sont imprégnés de gentillesse.

Moi qui d’habitude ne suis pas à l’aise dans les grandes villes, à Montréal, je me suis sentie tout de suite à l’aise. L’énergie qui y règne est très apaisante. J’ai été charmée par l’influence américaine et ça a été un véritable plaisir de marcher et découvrir les nombreux lieux ayant un intérêt photographique.

Je me suis consacrée à la photo de rue où rien n’est posé, où tout est volé.
Cela m’a conduite à beaucoup de partages et d’échanges.

J’ai fait tout de même attention car les Québécois, bien que gentils, démontrent une certaine hostilité lorsqu’ils sont photographiés.
Les appareils qui m’ont accompagnés ont été mon numérique, Sony Alpha7riii, et mon argentique, Rolleiflex 2.8 planar 6×6.

Sur cet article, vous reconnaîtrez les photos argentiques par leur format carré.

Après quelques jours, je me suis dirigée vers Québec. J’ai pu voir de nombreuses personnes côtoyant la déchéance et la drogue, c’est vraiment bouleversant.

Cela donnait l’impression de deux mondes opposés qui évoluaient en parallèle. Le vieux Québec chic, classe et touristique. Et le Québec “d’en bas” avec de nombreux sans abri qui arpentent les rues tels des zombies.
C’est dans cette ville que j’ai rencontré Cristal, un gaspésien qui m’a accompagnée durant quelques jours. Un vagabond qui a à cœur d’aider les plus démunis.

 

Le lendemain, nous avons convenu de nous retrouver pour qu’il me fasse visiter les lieux et ce moment restera gravé dans ma mémoire. Il est arrivé à toute vitesse sur son skate, m’a saluée et m’a lancé un défi : Si je parvenais à surmonter ma peur, je remporterais le longboard qu’il tenait sous le bras. Les objets roulants ne font généralement pas bon ménage avec mes compétences physiques mais j’adore les défis avant tout ! Malgré mon équipement photo coûteux, je me suis dit que je ne pouvais pas me permettre de faire d’erreur.

“Si tu as peur de tomber… tu tombes ! Alors, il suffit juste de faire comme si tu savais en faire !” 

Ma devise a plutôt bien fonctionné, cela a donné des moments épiques et inoubliables.

C’est grâce a lui que mon voyage à pris une autre tournure.
Je me suis ainsi rapprochée des SDF dont j’avais peur et nous avons parlé avec chacun d’entre eux.
Cela m’a fait prendre conscience à quel point on peut déshumaniser des personnes sous prétexte que la réalité que l’on vit est très différente de la leur. Finalement, je réalise que la stigmatisation et les jugements viennent souvent d’un manque de compréhension.
Cela a été pour sûr le plus beau cadeau de ce voyage, faire tomber ces murs dans mon esprit.

Ensuite Sylvain, le cousin d’un ami, m’a accueillie gentiment dans sa famille à Saguenay, ce sont des expatriés Français d’une sympathie immense.
Je suis restée au total 5 jours chez eux.
Cela m’a permis de profiter de la “campagne Québécoise” et d’endroits plus sauvages tels que le centre plein air Bec scie avec une petite randonnée, cela fût un réel plaisir pour les yeux. Et même si je n’ai pas réussi à sortir de belles photos, le lieu était grandiose et a été de toute façon photographié de toutes les manières imaginables.

J’ai également eu la chance de partager un moment en compagnie de Sylvain au sein du Parc national des Monts Valin, il était garde forestier et m’a très gentiment fait profiter de ses connaissances.

Nous sommes aussi aller visiter Tadoussac une journée avec toute la famille. C’est une ville côtière réputée pour ses excursions baleines. C’est une ville avec énormément de charme et un calme reposant.

Le temps a filé et il fallait emprunter le chemin du retour. J’ai poursuivi le même itinéraire qu’à l’aller, comme pour dire adieu à chaque endroit qui m’a été cher.
Je suis retournée à Québec. Puis, j’ai terminé par 2 journées à Montréal, ma ville coup de coeur, afin d’y fêter Halloween.

J’ai pu recroiser la route de Cristal qui m’a fait visiter des quartiers moins touristiques mais d’autant plus intéressants, tels que le quartier gay.

J’ai eu l’occasion de visiter le plus gros insectarium d’Amérique du Nord. Cette expérience a été extraordinaire, j’ai découvert une variété d’insectes si importante que même l’esprit ne peut l’imaginer.

 

C’est avec déchirement que j’ai quitté ce pays qui a tant d’autres trésors à faire découvrir.

Je me suis promis d’y retourner pour découvrir le Canada sauvage, celui des contrées perdues et vastes, d’autant plus depuis que je me suis mise à la photographie animalière.

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